8 novembre 2008
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Cette image fait partie des premiers portraits que j'ai faits de Nicolas, le 3 janvier 2003.
Lorsque j'ai donné ce tirage, en grand format, à l'encadreur, il m'a dit "j'aime la pudeur de cette image", et il a vu juste. La pudeur. Elle est toujours restée, je crois que nous y tenons.
Dans cette image Nicolas ne me regarde pas, et c'est à peine si j'ose le regarder (ce qui est quand même le comble pour un photographe, mais ça m'arrive, parfois). Oui, c'est bien de pudeur dont il est question. Dans cette image il y a la rencontre de deux êtres, capables l'un comme l'autre, parfois, d'une grande timidité. Et comme chacun sait, les timidités ne s'additionnent pas, elles se multiplient.
Richard Avedon, - encore lui, toujours lui ;-) - a parfaitement décrit cette alchimie étrange, qui se révèle parfois dans le dénuement apparent d'une prise de vue : "J'ai établi une série avec rien. Pas de lumière exquise, pas de composition apparente, pas de séduction des poses ou de narration. Et toutes ces absences me forcent au « oui. » J'ai un fond blanc. J'ai la personne qu'il m'intéresse et la chose qui se produit entre nous."
Mais je m'égare, enfin non pas vraiment, je termine juste en enfonçant le clou : la "chose qui se produit entre nous" c'est ce que l'encadreur - un homme qui sait regarder - a vu : c'est la pudeur, exactement.
La première impression, l'essence première, demeure entière et unique. Elle est là, dans cette image.
Published by Anne Deniau
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dans
Réflexions